vendredi 25 novembre 2016

Talk Show Host - Perfectly Competent




En ce moment à l'évidence c'est l'automne, qui coincide souvent avec une période de l'année où on fait pas grand chose et où l'on est un peu dans le dur. Les articles de presse "santé" les plus avertis ont mis un nom sur tout ce phénomène, la "dépression saisonière", ou un peu plus rigolo à dire le TAF (Trouble AFfectif saisionier) [oui j'ai étudié la chose avant d'écrire cet article, et pas que sur Doctissimo]. En deux mots: t'as envie de rien branler, t'as besoin d'affection et c'est le blues. Soit disant, c'est à cause du manque de luminosité, mais j'y crois moyen. Faut dire que cette année, entre le blues des élections Américaines (et des nôtres), le blues qui te saisit quand tu écoutes les informations, et le blues du reste éventuel, le taux de luminosité semble passer au second plan. Un bon coup de TAF. 

Tout ca pour dire qu'il faut se remonter, ce qui pour ma part rime avec punk-rauque. Alors j'ai ressorti The Ship Thieves, The Menzingers (oui, y'a mieux pour éviter la mélancolie je te l'accorde), The Loved Ones, The Gaslight Anthem et le reste. Mais j'ai quand même besoin de nouveau, de frais, et ca tombe bien parce que j'ai recu un mail pour me parler d'un nouveau groupe du Canada, dans lequel se trouve un Auvergnat exilé (y'en a qui réussisent). Alors je l'ai recu il y a quelques temps, mais le blues saisonnier ne m'avait pas encore saisi (et j'étais pas mal occupé) donc je n'y ai prêté qu'une attention modérée. Toutes mes excuses. Il est temps de réparer l'erreur, parce que cet EP vaut le détour.

Cet EP, c'est "Perfectly Competent", celui de Talk Show Host, Toronto, Canada, Monde. Du punk-rock plutôt gentil, plutôt gai, qui devrait nous redonner le sourire. Sur les 4 titres de cet EP, on retrouve vraiment des chansons de punk-rock indie assez efficaces, qui, sans réinventer la roue, passent impeccable dans mes oreilles pleines de TAF. Ca me fait penser un peu aux groupes que j'ai cité plus haut, mais j'y trouve particulièrement un faux air the The Lawrence Arms (récent) musicalement, dans "Lost And Found" ou "108" par exemple. Mes deux chansons préférées d'ailleurs (Lost And Found en #1). On est dans cette veine, même si la voix est plus claire, le tout plus lisse, plus pop si on veut. Un autre exemple? Allez, le dernier Banner Pilot (c'était facile). Plus pop, ca veut dire qu'on peut trouver aussi des liens avec les albums récents de Bob Mould, ou Weezer, par exemple, ce qui n'est pas pour me déplaire ("Franklin").

Bon, à dire totalement vrai il en faudra un peu plus pour éliminer de manière durable le TAF, mais l'aide est appréciable. La musique est à mettre dans la catégorie "pop punk-rauque classique - sans trop de surprises" mais encore faut-il avoir les compétences de bien le faire, si c'est l'ambition (une ambition que j'approuve parfaitement). C'est le cas de Talk Show Host, je suis quand même curieux d'attendre ce qu'ils vont nous faire, pour que notre cerveau danse frénétiquement, en oubliant pour un temps le blues ambiant. C'était pas le but?














jeudi 17 novembre 2016

Folk In My Days #4 - Travis is a tourist





L'autre jour, je suis allé voir un concert de Benjamin Lefwitch Francis, dans ce qui pouvait ressembler à un amphithéâtre, par exemple celui où j'avais mes cours d'analyse numérique en première année d'école d'ingénieur. Ambiance aseptisée donc, en particulier pour un concert folk qui pouvait se dire intimiste. Heureusement qu'on pouvait boire un peu de vin dans la salle, un vin sans bien plus de goût que la déco, mais du vin quand même. Bref. J'étais donc assis, prêt pour le cours, à réfléchir sur le fait qu'aller à des concerts tout seul c'est bien un peu la lose (mais vous deviez en savoir plus d'ici peu), à regarder le vin tournoyer dans mon verre. Puis les lumières se sont éteintes. Un mec est apparu, seul avec sa guitare, paraissant presque intimidé du silence qui régnait dans la salle. Un silence de plomb à vrai dire.

Ce gars, c´est Travis Is A Tourist, qui ouvrait la soirée. Et, sans pouvoir vraiment décrire ce qui s´est passé, j´ai été subjugué par ce que j´ai vu et entendu. Un homme, une guitare, et des chansons. Pas d'effets, et par moment même pas de micro. Et puis, entre chaque chanson, un petite goulée de whisky, et un mot pour détendre un peu l'ambiance. Justement, cette ambiance était presque irréelle. Personne ne bouge une oreille, et le niveau de bruit est plus élevé le dimanche à la messe. Mais il en faut plus a Travis pour être déstabilisé. Des petites blagues bien placées entre les chansons, et surtout une voix parfaite pendant. 

Alors après cette expérience, difficile de retrouver les mêmes sensations sur disque. Pourtant en écoutant les premières notes de "Shaking", j'ai des frissons qui reviennent. Alors oui, l'instrumentation est beaucoup plus fournie, oui le côté nu de ce que j'ai vu en concert s'est évaporé, mais les émotions sont restées. 

J’espère t’avoir donné envie, peut-être d’une manière différente, d’écouter ses chansons. Si tu as une minute, écoutes cette folk-pop intimiste sur bandcamp, en plus le téléchargement est à prix libre. 

En résumé: j'écoute aussi (et souvent d'ailleurs) de la musique chez moi parce qu'elle me rappelle un moment, un sentiment, et des émotions que j'ai eu dans le passé. C’est à peu près ce que je voulais partager aujourd’hui.  


jeudi 3 novembre 2016

La playlist de: vous avez dit Hardcore Moderne? PART I



NB: au lieu de parler d'une manière individuelle de tous ces jolis disques que j'ai écouté récemment, j'ai compilé tout ca dans une petite playlist. 


Le hardcore moderne, ca veut tout dire et rien dire. Malgré tout, conformons-nous au vocabulaire usuellement utilisé dans ce blog et parlons un peu plus en détails de ce genre en plein boom, avec pas mal de bons disques sortis récemment. J'aurais pu en ajouter d'autres, mais je suis encore en train de les écouter (comme quoi j'écoute vraiment les disques, même si c'est assez étonnant je le concède). Il y aura donc surement une seconde partie.

Terrible Love - False Flag


Commençons par une référence histoire de poser des bases. Bon, j'avoue, une chronique sur un seul titre, c'est un peu inédit. Mais quel titre! Ce "False Flag" je l'ai écouté 10 fois en quelques jours. Puis j'ai arrêté. Puis je l'ai réécouté encore 10 fois. C'est une combinaison quasi-parfaite pour Terrible Love, de Londres, dont le premier EP m'avait déjà mis sur les fesses (ici). Des gros riffs, un son monstrueux, une voix acérée, c'est ce que j'attends. Alors tant pis si y'a qu'un titre, l'illustration marche aussi. En tout cas, je prends ça comme la référence du moment.



Departures - Death Touches Us, From The Moment We Begin To Love




Dans une direction un peu différente, on peut aussi fleurter avec le Hardcore mélodique sans tomber dans la marmite plaintive et moshs-parts clichés (ce qui rend cette musique bien moins intéressante).
Cet équilibre, Departures l'a trouvé avec son nouvel album Death Touches Us, From The Moment We Begin To Love. Eux, ils viennent plutôt du punk-hardcore qui a toujours été un peu mélodique, mais qui savait rester rugueux, Leur nouvel album aurait pu les faire tomber dans la catégorie des groupes trop plaintifs (pour moi), surtout avec cette voix devenue ultra écorchée posée sur des riffs carrément plus émotionnels. J'ai eu presque un peu de mal au début d'ailleurs. Je préfère leur split avec Moose Blood, ou leur album d'avant, Teenage Haze, un peu plus frontal. Enfin quand même, il est cool.


Somber Rites - S/T



Y'a pas que les grosses pointures du hardcore moderne qui m'enchantent en ce moment. Non non, il y a aussi des nouveaux venus, comme Somber Rites, de Lisbone, au Portugal. Dans la musique, on est quand même très proche de Defeater ("Bystanders", "Rough Roads"), mais on peut aussi penser un peu à Modern Life Is War dans des athmosphères plus lentes, ou des groupes plus punk-hardcore (ChampionHave Heart?). Franchement, ce mélange est assez excitant, d'autant que le résultat vaut carrément l'écoute. "Rough Roads" en est un bon exemple, avec une batterie cassante et des rythmes haletants, des passages plus ambiants et des choeurs épiques sur la fin. Il me manque quand même un petit quelque chose pour que ca me mette par terre. Un côté plus sauvage surement, plus brutal je crois. Mais ca arrivera peut-être avec la suite, en tout cas je l'espère.


Past - Cliffhanger



Un peu plus rentre-dedans? Un peu plus produit? Et Francais? Pas de soucis. Vous allez m'écouter Past alors, de Bordeaux. Une bombe de hardcore moderne, qui me fait vraiment penser au dernier Frameworks si vous voyez ce que je veux dire (ici), enfin du moins pour les chansons que je préfère. Le son est mortel, les compos vraiment intéressantes. En fait quand j'écoute ("Spring" par exemple), je sens une violence plutôt contenue, dans les guitares du moins. Mais elle contraste vraiment avec la batterie, qui te vibre dans l'oreille sur chaque coup, ce qui ajoute un impact terrible à l'ensemble. Et puis avec cette voix criée, cinglante, urgente qui ressort du tout, je suis bluffé. L'album alterne entre du gros hardcore lourd ("Spring", "Doormat") et des chasons un peu plus lancinants, moins directes, dans une veine plus Touche Amore ou Pianos Become the Teeth, si on omet le son toujours au taquet. Le travail parait vraiment lêché et que l'évolution avec leur EP se fait vraiment sentir. C'est du tout tout bon.