vendredi 27 mars 2015

Hindsights - Cold Walls/Cloudy Eyes





Depuis que j'ai appris que Title Fight avait changé de bord musical, ce qui pour ma part ne me convient pas vraiment, je suis dans le flou. Bon je ne suis pas fondamentalement anti-shogaze, j'ai même des amis qui utilisent de la réverb et des flangers de temps en temps si vous voulez tout savoir, mais je considère qu'il y a quand même des limites. Faire immigrer ces effets dans notre musique passe encore, mais les utiliser pour faire dévier du droit chemin des VRAIS punk-rockers de souche comme eux, permettez-moi d'être indigné. Du punk-rock, c'est avec des grosses guitares et sans trop d'effets, merci. C'est ça, je suis fondamentalement anti "réverb pour tous".

Tout plaisanterie mise à part, je cherche donc ardemment les dignes héritiers au punk-rock Emo que j'aime tant. Et j'ai vraiment cru trouver mon bonheur du côté de l'Angleterre, à Manchester pour être précis. Oui. La musique de Hindsights a atterri entre mes oreilles.

Et c'est le premier titre en pré-écoute de leur album qui m'a mis sur la voie, "Cold Walls". J'adore ce style de punk-rock épuré, mélodique, mais avec quand même des riffs de guitares qui te font bouger la tête. Comme Ivy League Tx récemment d'ailleurs. Et ma mine s'était réjouie. J'aurais préféré un poil plus d'entrain mais j'étais quand même satisfaisant. Sauf que je me suis gouré. Parce que Hindsights, c'est pas vraiment du punk-rock à sourire, mais plutôt de l'Emo-rock teinté de mélancolie. "Sad since 2011", voilà ce qu'on peut lire sur leur bannière de concert. Et c'est assez vrai. Mais bon, ici on ne parle pas d'une tristesse à gros sanglots, à taper ton poing par terre en hurlant ton désespoir. Non, c'est une tristesse beaucoup plus intérieure, plus mélancolique, moins démonstrative. Un peu comme la tristesse que l'on ressent parfois, dans des situations précises de notre vie. Celle qui nous fait se poser des questions sur nous, mais qui ne tombe (presque) jamais dans l'excès.

Et c'est ce qui transpire en écoutant cet album. Des mélodies contenues, des chants retenus, pour garder un côté mélancolique mais sans tomber dans un mélodrame sans fin, qui conduirait sans faille cette musique à faire pleurer ta petite sœur en illustrant une scène de Smallville ou des Frères Scott. 

Au contraire, sans jamais vraiment tomber dans l'excès, les ambiances sont souvent magnifiques et contrastent avec un côté plus Indie-Emo ("Out Of My Skull").  Je pense un peu à Balance and Composture ou Ivy League TX, mais avec une atmosphère un peu plus sombre, sans être totalement noire.

Après, honnêtement, c'est un peu lassant sur la longueur. On s'endort. Oui j'ai assez remué ma tristesse pendant la première moitié de l'album, merci beaucoup. Ma réserve de larmes et de désespoir s'est un peu épuisée. Plus globalement, je crois que c'est un peu la contrepartie de ce genre de musique. On prend ouvertement le parti de faire des chansons tristes, mélancoliques, et du coup on peine à se sortir de cet état d'esprit quand on écoute.

C'est un peu dommage au final, mais cela n'empêche pas d'apprécier cet album, du moins le travail, et le sens des mélodies. Par contre j'attends un peu plus pour la suite.

PS: je cherche toujours à remplacer Title Fight dans mon coeur, je suis ouvert à toute suggestion: catournealorage[arobase]gmail[dot]com






 

vendredi 6 mars 2015

Chaviré - Demo 2015




A une époque, rappelez-vous, le petit monde du "punk" made in France était en émoi devant les groupes qui savaient faire de la bonne musique, mais aussi (et surtout) chanter leurs revendications en Français. Amanda Woodward ou Daïtro en tête (pas Noir Désir ni Trust hein on est bien d'accord). Bon, depuis quelques années, la mode semblait plus ou moins passée. L'Emo Made in France a tangué, puis, du moins on le pressentait, un peu coulé.

Enfin tout ça, c'était sans compter sur une nouvelle vague, entre-aperçue par le bout du périscope. Parce que oui, récemment, on a aimé Bâton Rouge qui nous redonne le goût du chant en Français, mélangé à sa touche Emo-punk. Parce que oui, récemment, on a aimé Death Mercedes qui nous fait nous replonger dans le hardcore crié en Français dans une version un peu plus moderne. Et parce que oui, récemment, des nouveaux venus tentent de redonner vie à l'Emo Hardcore de revendications, sombre, et rageux, comme savaient le faire les anciens marins. 

A l'horizon, se profile alors Chaviré. Basés à Nantes, ils arrivent un peu à contre-courant de ce que j'ai écouté ces derniers temps, pour tout dire. Si vous êtes un adepte de hardcore teinté de Screamo, d'Emo première vague, et de textes revendicatifs, un adepte de Belle Epoque ou Aghast, vous êtes au bon endroit. Pour une première démo, le cadre est bien posé. Les ambiances sont lourdes, noires, et alternent entre hardcore sombre et screamo sec et incisif, portées par une voix criée, aiguisée pour nous livrer des textes simples, mais efficaces. On maintient le cap, sans déjouer, entre calme plat et creux de 10m. La tempête dépasse largement le verre d'eau.

Même si je ne suis pas spécialement retourné par cette démo, j'apprécie sa sincérité, et sa singularité à l'heure actuelle. Après, il en faudra sûrement un peu plus pour me faire complètement chavirer.


A signaler que leur démo est en téléchargement libre sur leur bandcamp.

Si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vous conseiller leur blog, qui devrait être alimenté d'intéressants points de vus

http://chavire.tumblr.com/
https://chavire.bandcamp.com/