lundi 27 octobre 2014

Wank for Peace - Fail Forward



Shields Recordings (NL), Inhumano Records (CH), Struggletown Records (UK), Guerilla Asso (FR), Canisay? Records (FR), Hectic Society Records (DE), La Agonia De Vivir (SP) - VYNIL - Octobre 2014


Wank for Peace, ça doit vous parler un peu. Oui, ça y est, des mecs d'Angers ou par là-bas, qui font du Punk-Hardcore comme à Boston, non? Voila, c'est un peu ça. Et là, ils nous donnent des nouvelles, car ils viennent de sortir leur 2ème album, Fail Forward. Pourtant, comme leur nom pourrait le laisser présager, on aura pas affaire à une demi-heure de branlette inutile. Ni de paix d'ailleurs, car ça risque quand même de castagner sec. Allons voir ça de plus près.

Depuis leur première sortie en 2009, les Angevins ont en tout cas largement poussé le curseur. Et pour ce deuxième album, ils ont choisi..............., je vous le donne en mille..................... Amaury Sauvé. "Ah ouais, bien entendu" vous allez me dire. Car si il y a bien un moyen simple d'avoir un son VIP sans sortir de l'hexagone, c'est celui-là. Et je vais dire que ça arrange bien mes chroniques, car à ce niveau là je sais qu'en général j'aurais pas de grands reproches à faire sur le son du disque. Ce qui sera encore le cas aujourd'hui. Ben oui, parce que ça sonne gros, dans l'esprit parfait avec la musique. Violent, mais pas trop agressif, costaud mais sans trop ronfler.

Concentrons-nous donc sur la musique. L'album part à fond, de suite, avec "Friends First" qui fleure bon le hardcore presque old-school, pour une première minute qu'on retiendra forcément. Punk-Hardcore? C'est certain. Fan des groupes US à la Comeback Kid, Verse et autres dérivés plus mélodiques comme No Trigger? Sûrement. En tout cas, ça m'évoques plein de souvenirs. Les USA, certes, mais pas que. Plus proche de nous, je pense à No Guts No Glory, ou The Traders. Mais j'en oublies beaucoup bien sur.

Ensuite, on se calme un peu, si l'on peut dire, avec des chansons moins "roulette - cris rageurs - violence", efficaces mais qui me donnent un peu moins d'entrain. Heureusement "What if this was Political", peut-être avec des accents plus hardcore mélo, ça me plaît de suite vraiment plus. Pas spécialement pour l'originalité, mais pour le côté tubesque. Il en faut bien un, et j'y suis extrêmement sensible (je vais encore l'écouter 10 fois de suite, merci bien).

"We are a way, we are a feeling. 
We are a change of things through the leaving."


 Ca va crier fort dans les concerts, c'est sur. On alterne alors avec des morceaux plus lourds ("Choices/Feedback"), et d'autres un poil plus mélodiques ("You are at the weak spot"), ce qui permet de casser un peu une monotonie qui pourrait s'installer d'une chanson à l'autre. C'est bien vu.

A la fin, les morceaux me font penser à des bons titres de Death is Not Glamorous ("The Sleepless" notamment), les choeurs rageurs en plus. Du punk-hardcore joyeux, mais qui reste rugeux. Peut-être un peu moins fédérateur, mais qui fait quand même son petit effet.


En résumé, j'aime beaucoup cet album. On se n'ennuie pas, c'est certain. D'une manière plus générale, ce qui me frappe, c'est que maintenant de plus en plus de groupe Français arrivent à faire des productions d'une vraie bonne qualité, autant musicale que dans tout le reste (son, package, promo...). Et ça, c'est vraiment un plus, surtout quand on fait du punk-hardcore qui a des codes plus ou moins établis, sans réelle possibilités de proposer quelque chose de so special. Les idées sont là, l'originalité un peu moins, mais tout est vraiment poussé en avant quand on a le souci du travail bien fait, ce qui est vraiment le cas ici je pense.

Vous pouvez pré-commander le disque sur leur bandcamp, et si vous ne l'avez pas fait vous pourrez vous en mordre les doigts comme moi qui n'ai pas été assez rapide pour choper la version avec pochette alternative (mieux que la pochette originale?) faite par le tatoueur Mahell. Sinon, vu la floppée de bons labels qui sortent le vynil, vous devriez pouvoir le trouver facilement.

Bref, les yeux fermés, allez-y.

jeudi 23 octobre 2014

Folk in my days - #1: Octobre 2014


Y'a pas que le punk-rock dans la vie. Des fois, un peu de calme ne nuit pas, bien au contraire. En voiture sur une route enneigée au milieu de la forêt, entre âme-soeurs au soleil couchant, ou quand on a un p'tit coup de blues, un bon morceau de folk n'est jamais de trop. Et même si c'est un style vieux comme le monde, il se renouvelle sans cesse, et il est loin de me lasser.
En même temps, on est bien aidé car nombre de punk-rockers barbus et célèbres se sont mis à chanter avec leur guitare sèche, Chuck Ragan ou Russ Rankin en tête. Bref.
Je suis plutôt un adepte de la musique folk classique, dans le sens "une voix + une guitare", ou la musique des années 60, celle des Dave Van Ronk, Bob Dylan et autres Johnny Cash. Mais maintenant, la folk n'est plus la musique si populaire qu'elle était. Pas plus mal, peut-être. En tous cas, dans le domaine, certains artistes d'aujourd'hui ne s'en sortent pas si mal par rapport à ceux d'hier. Alors, j'écoute, le critique, mais surtout j'en prends de la graine.

Voici dons ma première (petite) playlist folk dans ce blog. Revue d'effectif. 



Joe Purdy - Eagle Rock Fire



Mudtown Crier Records - Juillet 2014

Joe Purdy, c'est un vrai de vrai. Un gars de l'Arkansas, qui fait de la musique folk dans la plus pure tradition de ses pairs songwritters à la vie dure. Cet album, Eagle Rock Fire, est le dernier d'une lignée assez incroyable (7 albums entre 2006 et 2009), bien que tout ce soit calmé depuis quelques années. Une guitare, un chant, quelques instrus ajoutées par-ci, par là, ça me rappelle vraiment la folk que j'adore chez Dave Van Ronk, ou Dylan. Bien sur, on connaît tout ça par coeur, mais le faire aussi bien est assez rare de nos jours je trouve. Simple, efficace, traditionnel sans être vieux-jeu, cet album fait du bien à entendre, surtout quand on a besoin comme moi d'un bon retour aux sources.



Tim Vantol- Basement Sessions


Uncle M music - Octobre 2014


Là pour le coup, on passe dans la catégorie des punk-rockers convertis à la musique Folk. Mais pourtant, oubliez les USA, et direction les Pays-bas. Tim Vantol, que l'on a connu avec différents groupes Hollandais, Antillectual notemment, est aussi (et surtout) un très bon chanteur solo. Son dernier album "If we go down, we go together", a d'ailleurs tourné pas mal dans mon autoradio, en traversant les paysages idylliques des volcans d'Auvergne ou des monts du Forez. Bref, en plus de cette session acoustique dans Joining The Circus, dont je vous conseille la vidéo, j'ai écouté les "Basement Sessions", qui vont sortir en 12" chez Uncle M Music, un label Allemand qui sort tous les cadors du genre (Revival Tour, Ragan et compagnie...). Le principe est de faire une session live, simplement guitare-voix. Ca nous donne alors des titres joués de manière encore plus intime que dans l'album je trouve, sans fioritures. L'acoustique, c'est vraiment fait pour être joué en live, en voilà la preuve. Une vrai montée en gamme pour Tim Vantol, de mon point de vue.
Voix rauque, raillée, guitares acoustiques tranchantes, voici les caractéristiques de la musique de Tim Vantol. Presque aussi bien que les références du secteur comme (bien entendu) Chuck Ragan. Presque en effet, mais vraiment intéressant. 




Townes Van Zandt - In the Beginning


Compilation de Compadre et TVZ Records - 2003
 Réédition vinyle 12" chez Fat Possum Records - 2010

J'ai découvert Townes Van Zandt il y a peu, lors d'un petit voyage. Honte à moi. Et tout ça grâce à un gentil vendeur de vynils Madrilène. "T'aimes Dave Van Ronk? Ouais c'est pas mal, mais moi je préfère ça". Merci pour le conseil, mec.
En fait Townes Van Zandt est un chanteur Folk né au Texas au milieu des années 40. Il aurait pu participer plus activement à la popularité de la musique Folk des années 70, mais en fait il est toujours plus ou moins resté dans l'ombre. Pourtant, on a affaire à un vrai grand songwritter. D'ailleurs, cette compilation "In The Beginning", sortie assez récemment mais qui réédite les chansons de son début de carrière, en est un parfait exemple. 
Musique simple, touchante, et profonde. Voici les caractéristiques qui me viennent à l'esprit quand j'écoute Townes Van Zandt. Un artiste qui n'a jamais voulu être trop populaire, mais qui a été repris maintes et maintes fois, par d'autres parfois plus grands que lui. Un peu culte en somme.
Maintenant je peux dire que je connais Townes Van Zandt, et qu'il me faudra peut-être vendre mon corps pour acheter la totalité de ses enregistrements vinyles. Avis aux amatrices!




jeudi 16 octobre 2014

Valley - EP




 Autoproduit - Septembre 2014


Des fois la vie, c'est pas si simple. Mais il reste toujours trois choses pour redonner le sourire: la famille, les copains et surtout le punk-rock. Et autant dire qu'à ce dernier niveau, j'ai été plutôt servi il y a quelque jours en découvrant le premier EP d'un nouveau groupe Parisien, que j'attendais avec une certaine impatience, après des premiers extraits plus que convaincants. Oui, j'en ai mentionné quelques mots dans ma playlist de cet été, je veux parler de Valley.

Valley, c'est nouveau. Mais pour la recette, faisons les choses simplement.

- Etape 1: La base. Prenez deux mecs habitués aux riffs aérés, un peu mathématiques, mais surtout bien mélodiques. Pour voir le genre, vous avez déjà sûrement entendu Man Is Not A Bird et Lost In Kiev, même si comme moi vous n'êtes peut-être pas tombé à la renverse (ou pas). Bref, "du post-rock? Tout ça pour ça?". Non, pas vraiment. Parce que les gars, en l'occurrence Julian et Phillipe, ils veulent ajouter de l'intensité à tout ça. Des mélodies plus rapides, plus simples, plus punk en somme. Et avec de l'émotion s'il vous plaît. Il faut donc passer à l'etape suivante.

- Etape 2: L'originalité. Bon, les mélodies c'est bien mais il faut quand même recruter fort. En premier lieu, un groupe de punk-rock ne se fera pas sans un bon batteur. Et oui, messieurs-dames, c'est lui qui va donner du punch, et surtout vos oscillations de tête caractéristiques quand vous allez écouter (parole d'homme à baguettes). Arrive donc Julien, qui m'a déjà impressionné par son jeu carré et efficace dans Nine Eleven. Oui effectivement l'écart semble grand mais je répondrais "qui peut le plus peut le moins". Il faudra jouer plus simple et efficace.
Et puis, il faut aussi fédérer, faire lever les bras dans les concerts, faire crier des refrains épiques et hurler des sing-along rageurs, avec un chanteur à la hauteur, j'ai nommé Rémy. Parce que même si j'aime le post-rock, j'ai tendance à préférer des musiques avec chanteur. Ce sera donc le cas.

Bravo, vous avez fabriqué Valley. Merci pour votre attention.

Le résultat est alors incertain. Post-rock? Hardcore? En fait, aucun des deux. Plutôt de l'Emo-punk d'une qualité rare, qui allie un basse-batterie profond et puissant, des mélodies de guitare ultra-travaillées, et un chant raillé mais surtout pas trop gueulard.
Cette musique existe depuis longtemps, c'est sur,  mais elle a été sérieusement remise au goût du jour, notamment en France avec l'émergence de Sport. Depuis, d'autres ont suivi, comme Slice Of Life, avec un côté plus punk, ou Totorro dans un style plus mathématique. On peut tout aussi bien citer Chasing Paperboy, Bâton Rouge ou d'autres que j'oublie sûrement. Au final, les frontières sont minces, mais les sourires et la passion restent.

Je vais pas tourner autour du pot, cet EP, c'est un véritable bonheur à écouter. D'entrée, "Brownie" nous plonge dans le vif du sujet, avec un son clair, de l'efficacité, et de la vivacité. Emo-Punk-Indie complet cette affaire. Je ne peux qu'applaudir des deux mains. Patiemment j'attends ensuite "Jungle Kids", que j'ai écouté des dizaines de fois sans chant sur cette plateforme de vidéos bien connue. Le son est superbe, j'ai juste un peu l'impression que le chant est parfois déphasé avec le reste, même si ce n'est pas si choquant au final. Comme une rencontre sur internet tu vois, tu te fais une idée en voyant les photos et en "chattant" par écran interposé, tu te fais tes films, qui collent à tes propres perceptions. Et puis, l'impression est différente quand tu vois la personne "en vrai", que tu discute en face à face. Il faut passer ce cap, mais dans ce cas précis tu restera quand même séduit. Tout n'est pas parfait, mais c'est bien suffisant.
La fin sera de la même tenue, dans le même esprit, mais peut-être un peu plus instrumental. Tu pourras quand même t'égosiller la voix sur quelques refrains bien pensés, ne t'inquiètes pas.

En clair, 7 titres qui nous font donc passer un moment vraiment agréable. C'est quand la sortie en vinyl? Pas pour tout de suite en tout cas, ça a l'air. Dommage. A défaut, vous y gagnerez quand même un peu de fraîcheur et joie de vivre, quelques trucs qui se font de plus en plus rares. Un grand grand bravo.