mercredi 30 juillet 2014

Violent Sons - Nothing As It Seems




Bridge 9 records - Juillet 2014



Verse. Un nom parmi d'autres qui résonne dans la tête de beaucoup. Mosh pits, sueur et postillons de chant crachés à s'en râper la gorge. Pour moi, ça évoque des premiers contacts avec le punk-hardcore, il y a longtemps. Celui qui reflète cette culture, cette façon de vivre, ces idées. Donc quand j'entends que le chanteur de Verse à un nouveau projet, je m'empresse d'aller écouter ça.

A l'époque du hardcore « moderne », un peu de tradition n'est peut-être pas mal venue. Revenir un peu à la base. En quelques sortes, c'est ce que nous propose Violent Sons, avec ce premier album.

Vous allez me dire : « c'est quoi, la base ? ». Ben c'est ça. Du punk-hardcore violent, parfois noir, mais toujours tendu. Des passages épiques pour chahuter dans le pit, et pour que tout le monde s'égosille en chantant ces choeurs fédérateurs. Lent mais pas trop. Rapide mais pas trop. Très, engagé, c'est certain. C'est ça, la base du punk-hardcore les amis. Ca te rentre dans le lard et t'en redemandes.

Mais des fois, les retours ou les nouveaux groupes avec des membres reconnus, c'est pas si bien que ça. Alors tu le penses pas trop fort mais avant d'écouter t'espères quand même que ça sera à la hauteur. Et c'est bien mon cas maintenant. Go !

Et ça part dur. Intro sombre, puis grosse batterie lente sur les toms, avec une ligne de basse de l'enfer, et un chant rageur, qui t'attaques sans préavis. Letter from the future :

«  They came down from the skies, absolute with power and beady in the eyes.
we were all destroyed or forced into submission.
Your wealth, slavery and genocide in our names didn't do shit.
but we still live through it.
There will be no sides to take. the ones with the most will lose the most.
the ones at the bottom will survive on the scraps.
The apocalypse was justified.
They came for names, they came for justice.
They came for revenge and destruction. »

Le changement prôné ici est plus que radical c'est certain, et on en attendait pas moins. Ceux d'en haut vont périr, ceux d'en bas survivront. Caricatural ? Pas si sur. En tout cas pour revenir au présent, pas de doute, ça va bastonner sec dans vos tympans pendant les 20 prochaines minutes.

On passe déjà à la suite, sans avoir eu le temps de comprendre. Les guitares arrivent, acérées, profondes. Le chant est tellement hargneux que t'as l'impression d'avoir affaire à un gars qu'on a empêché de parler pendant dans années, et qui a tant de chose à dire, si vite, si violemment. Les codes punk-hardcore sont tellement bien maitrisés, les morceaux s'enchaînent parfaitement sans presque aucune pause. Sans presque aucun répit. Aucune pitié même.

Il ressort une musique qui n'est pas simplement l'héritage du punk-hardcore que verse a largement contribuer à inventer et populariser. Il y a des touches de hardcore plus lent, un son plus gros, moins de grandes sessions de roulette à perdre la tête. Je pense au dernier album de Gallows par exemple, pour le côté lourd, mais en (bien) mieux. Cependant avec Violent Sons, il y a aussi toujours une référence bien présente aux inventeurs de styles que sont Verse, Anither Breath et autres.  
Mais en avançant, tout se modifie un peu. Faith Pushers a des faux airs de Converge avec une limitation de vitesse, ça sonne plutôt mieux pour moi. Les chansons se dévoilent d'avantages, et effectivement il y a une pointe de guitare presque heavy qui se distingue du lot. Converge, oui, c'est certain maintenant, Late Bloom est là pour le confirmer avec ce petit tapping qui ressort de la masse punk-hardcore traditionnelle (roulette et guitare linéaire). C'est plutôt cool en fait, et ça apporte une touche un poil plus originale qui n'est pas pour me déplaire.

Au final, une moitié d'album plutôt dans les classiques du hardcore-punk, et une autre un peu différente, avec des références plus larges, tout en conservant la violence du chant et l'esprit qu'on aime. Mention spéciale pour la seconde moitié de mon côté. Si vous êtes plutôt hardcore ultra engagé, tendu, toujours sur la corde raide, allez-y sans crainte. Vous y trouverez tout ce que vous aimez, et peut-être plus encore.

Convaincant en somme.

dimanche 20 juillet 2014

La Playlist de... #1 - Votre Eté 2014

Bon cet été vous allez me faire le plaisir de remplir votre lecteur MP3 avec de la musique digne de ce nom. Que vous partiez en vacances ou pas, il va bien falloir s'occuper les oreilles et ça se passe ici. Et qui dit soleil dit, Emo, Indie, Punk Rock à fond dans le casque et je vous propose ma petite sélection. Si vous avez déjà tous ces disques, tant mieux pour vous car ils sont super méga ultra cools. Sinon, peut-être que vous découvrirez ou redécouvrirez des trucs que vous aimez (ou pas...).

Ah oui, ils sont nombreux à surfer sur la vague Indie Emo-Punk en cet été 2014. Pour la plupart, ils nous viennent de l'autre côté de l'atlantique, RVIVR en tête, mais nos représentant Français n'ont pas (toujours) à rougir, preuve en est avec Sport notamment, qui a sorti l'album le plus meilleur de 2014, Bon Voyage (en plus). Des nouveaux venus arrivent, profitant de la Hype, comme Valley avec des membres Parisiens bien connus (merci Le Dico de l'Emo pour la découverte). C'est tant mieux je pense, car j'aime profondément ce style de musique et qu'il correspond bien a l'été qui démarre. Armez-vous donc.


Slice of Life - S/T [2014]




Pourtant des vagues, dans le nord de la France, il n'y en a pas beaucoup. Ca n'empêche pas Slice of Life de nous faire rêver avec son premier EP qui tarde un peu à sortir en vinyle (c'est pour bientôt t'en fais pas). Par contre, tu peux toujours le mettre dans ta playlist soleil car tu aura besoin d'Emo pour te faire apprécier une sieste sur la plage ou un cocktail de bienvenue au bord de la piscine du club med sans entendre tous ces bobos venus avec leurs gamins qui crient tout le temps.
Ce premier EP est une véritable bonne surprise, avec notamment "Wasted" qui est un parfait exemple de réutilisation des standards Emo-punk pour faire un sacré tube totalement tubesque. Oui on pense de suite à Sport, ou RVIVR quelque part, mais avec dans quasiment chaque morceau un côté punk-rock US sorti de Floride par exemple, qui contraste bien et s'intègre magnifiquement dans l'ensemble.
7 titres, c'est un bon format pour apprécier Slice Of Life, qui a brillamment su donner un coup de fraîcheur sur le punk-rock Français, en mélangeant tradition de riffs punk-rawk typiques, de chant raillé et de choeurs enthousiastes, avec une vague plus Emo, qui casse la monotonie souvent trop présente dans ce genre de musique. Un peu comme des vacances qui cassent notre quotidien parfois incipide. Sauf que là les vacances s'écoutent sur commande, et peuvent durer aussi longtemps qu'on veut.


Everybody Row - The Sea Inside [2014]





Sortons un peu de la hype. Retournons aux sources, en Californie, près des surfeurs et de la coolitude. Dégainez vos vieux claviers, et montrez-nous votre amour pour l'indie-punk à tendance vintage. C'est parti !
"The See Inside" est le premier EP de Everybody Row, pourtant on est loin de voir arriver des petits bébés . En l'occurrence, et pour vous calmer d'entrée, il y a là dedans moitié de Comadre, avec un peu de No Babies et de Known Secrets aussi. Je sais pas si c'est le fait de le savoir, mais ces lignes basse-batterie tendues, stressées, et si travaillées à m'en faire perdre mes baguettes en m'arrachant les cheveux, ça me fait grave penser aux derniers sons qu'on a pu entendre de Comadre justement ( ici là, je vous conseille Cold Rain si je peux me permettre). Sauf que là on arrête les riffs de guitare hardcore et les hurlements, c'est pas assez "Summer spirit". A la place, on a qu'à mettre une guitare Indie-punk, un clavier 60's et une fille au chant. Oui, ça rend tout de suite autrement et c'est ce mélange qui donne à Everybody Row toute sa saveur. C'est super, on retourne dans le punk garage vintage, en ayant ce pu**in de basse batterie qui t'hypnotise, te rend fou, te vole ton âme en fond. Attention, c'est un coup à écouter ça en boucle tout l'été.
Ces 4 titres passent à une vitesse folle, et il y a vraiment quelque chose de neuf dans ce groupe. Ca consolera peut-être (un peu) les fans de ce groupe nommé Comadre qui n'a plus bien l'air de vouloir nous proposer des trucs nouveaux lui.


Chasing Paperboy - EP [2012]




Une Playlist, c'est aussi pour se la péter. Genre tu connaissait des groupes avant que ça soit la mode tout ça. Chasing Paperboy, c'est un peu ça. La mode avant l'heure. Ils sont arrivée un poil trop tôt, pourtant la musique se prête tellement bien aux ballades de coucher de soleil sur la côte d'azur. Leur EP, sorti en 2012, est donc une petite merveille d'indie-Emo-punk qu'il convient d'écouter en détails.
C'est vrai que le groupe est assez discret, raison de plus pour entrer dans la playlist. Je les ai découvert en 2007, lors d'un concert à Nice et ce premier EP, « Always troubles but different stories ». Du punk-rock gentil, sincère. Pas le groupe du siècle bien entendu, mais un peu différent des autres, à l'époque de l'apogée de Ravi, The Twisted Minds et autres groupes Français sont le nom nous évoque bien des souvenirs. Chasing Paperboy, c'est cette trempe-là, la scène punk-rock Française sans fioritures, celle des concerts, des bières et des copains. Presque à dire que c'était sans plus, même si ça suffisait largement pour avoir bonne réputation. Mais, il y a un mais. Un second souffle. Celui qui relance tout, qui fait esquisser un sourire en coin de bouche quand on écoute, en hochant la tête en signe d'approbation. Une nouvelle sortie en 2012, sobrement nommée « EP », et l'histoire devient différente. C'est beau, bien fait et ça fait toujours plaisir à écouter. "Drag That Place", magnifique introduction au monde de Chasing Paperboy, avec une voix presque enfantine porté par des mélodies de guitare à tomber. Vous êtes de suite envoûtés, et dans le vif du sujet. Vous ne quitterez plus les oreilles du poste. Tantôt mélancolique, tantôt joyeux, parfois pop, quelque fois punk, cet EP reste une superbe réalisation, et une valeur sure dans votre playlist.
Depuis malheureusement le groupe est un peu en standby, mais j'espère secrètement des nouvelles, siouplait. Et mettez-moi cet EP a fond dans la bagnole si vous êtes dans les bouchons.


Kid Kilowatt -Guitar method [2004]




Non Guitar Method ce n'est pas un tutoriel à deux balles pour vous apprendre à jouer Jeff Buckley à la guitare sèche dans le but de chopper des petit(e)s goupi(e)s sur la plage. Mais pas si loin.
Car dans une playlist, il faut aussi des trucs un peu anciens qui peuvent revenir à la mode et qui ont une belle histoire à raconter. Kid Kilowatt par exemple. Une groupe éphémère, comme il en existe certains. Sauf que là, il s'agit d'un genre de All Star Band avec des musiciens d'un certain groupe nommé Cave In, et surtout MONSIEUR Kurt Ballou de Converge. Mais pas de métal ou de hardcore au programme, rassurez-vous, plutôt de l'indie-rock, avec un peu de math-rock d'un côté, et presque un peu d'Emo de l'autre.
"Red Carpet" par exemple, ou comment faire en sorte d'être dans un bain d'un indie-rock parfait, qui coule comme un martini en terrasse. Ici les binouzes chaudes, vous me laisserez ça de côté.
Quoi qu'on dise, Guitar Method un album génial qu'il faut avoir absolument, et c'est surtout le seul que le groupe ait produit. Si vous l'avez déjà écouté, remettez le donc dans votre lecteur, ainsi qu'au goût du jour par la même occasion. En résumé, c'est donc plutôt Kurt Ballou qui va vous apprendre comment faire de l'indie-rock de grande classe dans cet album tutoriel. Et qui sait, vous chopperez  peut-être quelqu'un grâce à ça. Mais ce qui est certain, c'est que vous éviterez surtout tout mauvais goût musical. Et c'est déjà pas mal.

Je pense d'ailleurs qu'on devrait reparler de Kid Kilowatt  d'ici peu sur ce blog... Affaire à suivre


Vous êtes fin prêts pour affronter le soleil, la plage ou alors la lampe de votre bureau si vous êtes scotchés au boulot. En tout cas cette petite playlist devrait vous apporter le soleil dans vos oreilles !

mercredi 16 juillet 2014

The Traders - Too Young... So Old








The Traders… Ca sonne un peu trop capitaliste pour un groupe de punk-rock mais ça me donne l’occasion de [RE]faire une chronique économique toute neuve ! C’est [RE]parti pour un [autre] tour ! 

EDIT : Cette chronique est en fait une seconde version, après une première censurée par les lobbys ultra capitalistes concurrents de The Traders (j’en suis sur !). Elle a été certainement effacée par un employé de Blogger mécontent qu’on fasse de la pub pour un groupe Français qui marche si bien sur les plates-bandes des groupes de l’oncle Sam. Tant pis, vous ne me découragerez pas de faire ce post une seconde fois. Si vous préfériez la première version, sachez qu’elle est quelque part dans l’espace. Merci.
[En vrai, il y a eu un gros problème de synchronisation entre mon application mobile blogger qui a supprimé l’article et j’avais pas vraiment de backup entière, ça m’apprendra]

The Traders donc, et n’en déplaise à vous qui ne savez pas synchroniser l’application mobile et le site web de votre blog (moi), c’est une petite entreprise Lyonnaise donc les activités n’avaient jamais été portées à ma connaissance :

  • Pourtant, elle connaît une croissance exponentielle avec une exportation en Europe, et même plus loin comme en Russie, au Canada et tout bientôt au Royaume Uni.
  • Pourtant, elle se place directement dans mon secteur d’activité, le punk-rock. C’est mon rayon quand même, mais j’étais passé à côté j’avoue.

Préparons-nous donc à une analyse approfondie,  pour voir si la concurrence est bien sérieuse.

Les employés de The Traders ont donc sorti cet album, « Too Young… So Old » en 2013, sur un paquet de labels présents en France, et Europe mais aussi en Russie et au Canada. En tête, il y a la Guerrilla Asso, qui tel un incubateur nous sort toujours des start-ups de qualité. Cela incite directement à prendre la concurrence au sérieux, ce que je fais de ce pas.

« Too Young… So Old », ce titre sonne déjà bien. La pochette est assez intéressante aussi, avec ce gamin, qui peut représenter la nouvelle génération punk qui entrera en jeu bientôt, surtout que la génération actuelle est déjà avachie dans ce canapé. Mais j’ai à peine le temps de regarder et de me dire que je vais peut-être m’ennuyer que PAM ! Ca démarre super fort, un gros riff punk-rock, roulette bien lourde, bien FAT ; un changement de rythme radical, on est prévenu, ça va barder ! Il faut déjà bien se remettre de ce premier titre, « Dead End » et reprendre une analyse plus objective.
En tout cas, ici on est dans le punk-rock couillu, tantôt mélodique, tantôt hardcore ou fleuretant avec le stoner. La voix est aiguisée, arrachée, assez caractéristique du genre et ce n’est pas pour me déplaire (tout comme les mecs qui fabriquent du thé, du miel et des pastilles pour la gorge d’ailleurs). On comprend bien pourquoi le groupe a joué avec  Flatliners ou Dead  To Me, et les influences punk-rock de Floride transpirent si bien dans leur gouttes de sueur.  
Ca joue vite, ça joue bien, et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Plus on avance, et plus ça me fait penser à ce groupe-là, ou tu sais des Anglais ou Gallois là, merde tant pis. Gnarwolves ? Un peu oui mais c’est pas ça. Plus proche de nous, ça m’évoques bien sûr No Guts No Glory entre autres.
« Looking For Brittany », on se rapproche du punk-rock made in UK, plus direct comme The Steal mélangé avec  l’Amérique façon Banner Pilot et consorts. Et j’aime. Par contre j’ai pas le temps de vraiment reprendre mon souffle, ça part dans tous les sens et je m’y perds un peu. En même temps je crois que c’est le but, il y a vraiment une grosse débauche d’énergie et ça s’arrête rarement. Si les concerts sont aussi fous que l’album, je ferai attention à vos épaules et vos tympans !

OUI, c’est ça ! The Arteries bien sur ! Merci le featuring sur Spare Time, c’est vraiment dans la même veine et je suis tellement amoureux de ce groupe. Il faut s’appuyer sur des collaboration avec des grands acteurs du marché pour survivre et se faire connaître.

Notre analyse reprend son cours, et il faut l’appuyer par des éléments objectifs. Si l’on se fie aux critères des trophées PME Bougeons-nous lancés par RMC, qui font office de référence du secteur, les Petites et Moyennes Entreprises se classent en différentes catégories. Normalement distinctes, elles peuvent se recouper dans notre cas. Détails :
-          PME innovante : c’est peut-être le seul vrai souci de the Traders. Il y a un bon mélange des styles, ce qui contribue au fait que cet album s’écoute bien du début à la fin sans s’ennuyer, c’est le moins que l’on puisse dire. Après il manque peut-être quelques pauses pour respirer un peu et en faire une référence. 
-          PME artisanale : Ah on sent de suite que cet album a été fait à la sueur de fronts, à jouer et rejouer dans une cave sombre et humide. Les chansons ont été rodées avec de milliers de km de route, des copains et des bières. C’est bien une définition de l’artisanat non ? 
-          PME jeune pousse : Pas vraiment des débutant ces Traders. On sent des musiciens aguerris, avec la musique, les structures, mais aussi les intentions et le son. Pas vraiment « jeune pousse » dans la musique donc, mais surement dans la tête.
-          PME Familiale : Si on parle de la grande famille du punk-rock, l’examen de passage est passé haut la main. Rien à dire !
-          PME à l’export : Au vu des concerts et des labels sur lesquels l’album est sorti, aucun doute sur les capacités d’export du groupe. Des vrai globe-trotteurs, c’est à me rendre jaloux !


En conclusion, et en allant vers la fin de cet album, il n’y aura aucun arrêt, on file direct vers le punk-rock à l’énergie, mais celle qui est maitrisée, amenée sur un plateau. Un plateau qui sue et qui et halète comme moi en cet instant. The Traders arrivent vraiment à combiner toutes ces variantes punk-rock-hardcore pourtant assez proches, mais bien distinctes ici, que j’ai évoqué plus haut.ça nous rappelle tellement de bons souvenirs. Il manque seulement quelques petites pauses qui nous permettraient de prendre un tout petit peu de recul pour observer la maitrise. Si vous aimez le punk-rock sué, joué à 150%, mais en gardant la maitrise, et si vous voulez redécouvrir toutes vos références alors foncez! C'est vraiment varié et merci d'avoir pensé à ceux qui disent que les albums de punk-rock sont toujours trop monotones (moi). The Traders sont finalement parfaitement capables de nous faire prendre pas mal de plaisir en écoutant attentivement ce qu’ils sont capables de faire, et c'est tant mieux!

jeudi 3 juillet 2014

The Early Grave - Be Here Before You Disappear







Delete Your Favorite Records - AMT Music - Jose records - Blackout Prod - [Juin 2014]



Plus de 4 ans. Sans vouloir disserter longuement sur ma vie, je me rappelle bien ce jour de Juin où j'ai vu The Early Grave pour la première fois, dans ce bar à motards de la banlieue de Nancy. Des p'tits jeunes (comme moi en ce temps) bien sympas et leur musique entre pop-punk et punk-mélodique qui avait attiré mon attention. Un bon moment de passé, et leur premier EP dans la poche en repartant, bien entendu.

Dans la case souvenir de l'écoute de cet EP, néanmoins, l'impression était plus terne, sans faire le vieux rabat-joie. Les codes du genre sont bien là, grosses guitares et refrains rageurs, en nous rappelant nos groupes préférés, Hot Water Music en tête, et c'est bien le principal. Mais derrière ça, je reste quand même sur ma faim. Un manque de maturité peut-être, j'ai l'impression dans l'ensemble d'écouter des bons morceaux pop-punk, mais avec un peu de puissance et d'efficacité en moins. En même temps, la critique est facile, jouer de la bonne musique l'est beaucoup moins j'en convient. Il y a quand même matière se satisfaire, à croire au potentiel des gars, car les idées sont bien là. Il va falloir peaufiner les structures, les arrangements, le son aussi. Il va falloir faire travailler les tripes, le coeur et ses méninges. Avec ça, on attendra la suite avec une certaine envie.

 Cette suite justement, c'est sur long format qu'elle arrive aujourd'hui. 4 ans et un split avec Woodson plus tard donc, voici le premier LP de The Early Grave, "Be Here Before You Disappear". A en juger par la vitesse de prolifération de ma barbe et l'apparition de mes premiers poils dans le dos, je crois que je commence à devenir un homme plus viril et plus rugueux. J'espère que eux aussi.


Ceci étant dit, un disque, avant de s'écouter, ça se regarde. J'irais presque jusqu'à dire que ça se touche, ça se sent avant de le poser délicatement sur sa platine, mais ça fait un peu fétichiste et j'ai oublié ma combinaison en latex. En tout cas là, l'artwork est magnifique. Un design soigné, c'est déjà gage de l'attention que le groupe porte pour attirer l'oeil de l'acharné des bacs qui va trouver ce disque. Ici, c'est sobre, avec cette photo fumante sortie d'un polaroïd. Bon nous, on veut quand même être là pour écouter ce disque avant qu'il ne disparaisse, comme cette photo qui brûle déjà à peine développée, il est donc temps de s'y mettre.

 "The Early Grave". Décidément il est question de tombe assez souvent en écrivant les lignes de ce blog (là par exemple). Pourtant, les chroniques mortuaires, c'est pas spécialement mon truc. Je laisse ça aux anciens qui guettent ceux qui ont passé l'arme à gauche chaque jours dans le journal local. Ici c'est la vie, la sueur , les guitares et les copains.

C'est bien la musique qui nous intéresse dès lors, plus particulièrement de savoir quelle direction a pris le groupe, après des changements de membres, et une bonne dose de travail je suppose. Cet album sort d'ailleurs, entre autres, sur Delete Your Favorite Records, signe que le groupe a gagné en visibilité, et donc que leur musique a dû marquer des points. Dès l'entame, on sent que la scène punk-rock de Gainsesville n'est pas tombée dans des oreilles de sourds. Riffs punk-rock typiques, structure simples et plus efficaces, choeurs de circonstances, on se sent bien. Leur son a bien évolué, comme je pouvais l'espérer, et on y gagne déjà beaucoup je trouve. Ca me fait pas mal penser au dernier Banner Pilot (Good As You), entre autres, en particulier au niveau du chant, même si il va falloir enchaîner les clopes et les apéros anisés pour avoir la voie raillée caractéristique du genre. On retrouve néanmoins une certaine similitude dans le phrasé peut-être, mais je m'avance beaucoup.

En tout cas l'album se laisse vraiment écouter, tout est assez plaisant, même si il me manque encore une petite touche d'originalité pour être pleinement satisfait. La musique prends quelques airs tricolores au fil de l'album, on sent poindre des accents de Flying Donuts (Something New) ou Second Rate (Running Out of Time) qui ne sont pas les références les plus difficiles à supporter. On frôle sûrement le cliché parfois, mais c'est le lot de ce style de musique quelque part et on l'accepte bien volontiers. On peut éventuellement reprocher le manque de vrai "tube", toujours un plus qui aurait pu définitivement faire pencher la balance. Former Life et ses accents indie-punk vient refermer ces 9 titres, qui sont au final assez pour se faire plaisir sans tomber dans le surplus de morceaux sans intérêts.

Si le début de ce disque m'a paru peut-être un peu monotone, je me suis pas mal déridé au fil de l'album (enfin c'est moi ou c'est eux qui se sont déridés?), et d'ailleurs je préfère vraiment les derniers morceaux, plus variés, plus riches. Mention spéciale pour le clou de la visite, Former Life, qui pour le coup apporte du frais dans l'écoute, le genre de morceau un peu inattendu en fin d'album, qui te remets la pêche bien comme il faut.

Dans tous les cas, pour un groupe dont le nom évoque la fin prématurée et l'éternité entre 4 planches de bois, on a quand même un sacré sourire à la sortie.  L'évolution du groupe est vraiment notable, et le meilleur moyen de s'en apercevoir sera d'aller les voir sur scène, si ils passent pas loin de chez vous, dans un bar à motard ou ailleurs. Si vous aimez le punk-rock sincère, joué à 100%, vous serez sûrement agréablement surpris par cet album, comme je l'ai été. Peut-être pas jusqu'à l'emporter dans votre tombe, mais ça, c'est une autre histoire.