jeudi 22 mai 2014

Chroniques du miroir #1: A Wilhelm Scream - Partycrasher



No Idea Records - Novembre 2013

NB: cette chronique n'est pas 100% basée sur des faits réels.

A Wilhelm Scream, autant le dire de suite, c'est un peu du réchauffé. Ah c'est sur, ils sont beaucoup de l'autre côté de l'atlantique à profiter des influences punk-rock Européennes comme des sangsues sur un corps ensanglanté, mais c'est le jeu de tout style musical plus ou moins en vogue dans le milieux underground que nous fréquentons tous.

Alors non, ce nouvel album ne va pas déroger à la règle du « on a quand même déjà entendu ça 500 fois », mais c'est pas pour ça que tout est à jeter ou qu'on ne l'écoutera pas une 501ème fois. Bon effectivement les influences punk-hardcore mélodiques se font sentir d'entrée, on n'invente pas un style comme ça en claquant des doigts. On sent que les mecs ont sué des heures pour reproduire tant bien que mal tout un tas de leurs groupes références comme Sail to Sail To North ou Forus.
Tout commence avec « Boat Builders », qui nous prends par les tripes avec un refrain dont le phrasé "No guts No Glory" peut être interprété comme un hommage à la célèbre scène punk-rock de Valence, qui a influencé tant de groupes (nous les premiers) des Amériques. D'ailleurs, la voix raillée du chanteur se prête assez bien à ce genre d'exercice. Oui, « on a quand même déjà entendu ça 500 fois », mais c'est pas si mal fait et on commence à se laisser aller.
« The last laugh » n'est ensuite pas sans rappeler les grandes heures de The Twisted Minds, dont le goût pour les mélodies punk-rock travaillées (qui n'est plus à démontrer d'ailleurs) transpire dans les premières mesures. 
Mais très vite, comme c'est souvent mon cas avec les albums de punk-rock mélo, tout me semble pareil. Les mélodies, les grandes sessions de roulette, les choeurs. C'est un peu comme si on avait enlevé du punk-rock la folie d'un morceau de can't bear this party Can't Bear This Party. Il nous manque cette étincelle pour nous embraser complètement. Alors oui, bien sur, on a le droit à des grandes parties de punk à roulette, comme savent si bien le faire les Foolish de l'époque "the Good Old Days", et ça on ne peut pas vraiment se lasser de les écouter. Les enchaînements millimétrés à la M-sixteen nous font un peu oublier la similitude des morceaux, c'est quand même propre et bien arrangé. La technique de chaque membre du groupe est assez impressionnante. Pas certes du niveau d'Uncommomenfrommars ou Burning Heads, mais pas si loin. Quand même, un peu trop monotone.
Le son est travaillé, la production aux petits oignons. Les triggers font claquer chaque coup de grosse caisse comme un coup de poing sur la table, la basse résonne jusqu'en Enfer et les solos au sons stridents nous font ressortir notre bandana couleur panthère et notre pantalon slim en cuir noir. On croirait presque la production sortie des grandes références comme le Loko ou le Snapcut studio.
Vous l'aurez compris, il reste à A Wilhelm Scream un bon bout de chemin à parcourir pour arriver au niveau des meilleurs, mais on se doute qu'avec du sérieux, du travail et en se rodant sur les scènes Européennes avec des groupes aguerris, leur musique prendra en originalité. Elle n'aura d'égal que leur volonté à nous faire osciller la tête de haut en bas, le coude par la fenêtre de la 106 en plein été, en allant à la plage, en répète ou manger chez notre mémé chérie.