vendredi 25 mai 2018

Spanish Love Songs - Schmaltz


A-F Records / Uncle M - Mars 2018


Ah ça, je suis un mec prévisible. J'ai pas besoin de grand chose en même temps. Un rythme de punk-rock aux accents Hot Water Music, The Menzingers et consorts, des riffs bien efficaces, un son cool, une voix un peu athypique. Et ça tombe bien, c'est 100% ce qui compose le nouvel album de Spanish Love Songs, Schmaltz. Alors, chronique courte, aussi efficace que ces chansons? Allez, oui, t'en veux bien un peu plus, ca va.

Parce que 100% c'est un peu un raccourci. Oui, j'ai beau être prévisible, des groupes comme ça on en compte sans fin, et si je me suis laissé prendre c'est qu'il doit y avoir une autre raison. J'essaye de chercher un peu, parce que si avec 3 riffs, 2 breaks de batterie, une guitare qui fait la mélodie et une autre une petite rythmique aigue, j'ecris une chronique dythirambique, j'ai pas fini de chercher des explications.

La première s'appelle "Sequels, Remakes & Adaptations".  Une bonne vieille explosion après une premiere chanson calme, la recette fait souvent mouche. Le style est reconnaissable directement, surtout cette voix singulière à la limite de dérailler dans les aigus. Et puis la cavalcade pop-punk de rigueur, maitrisée, catchy, droite au but. Pourtant il y a bien autre chose. Cette autre chose, c'est d'éviter les pailettes, le surfait, et de lâcher ses chansons comme elles arrivent. C'est cela qui fait la sincérite d'un disque, le fait que l'on puisse s'y aggriper un peu, bouger la tête et se dire qu'on pourrait se reconnaître dans des paroles sincères.

Aussi, faut que je le dise, quand j'écoute un truc, je suis un peu chiant. Enfin en ce moment du moins. Tu vois, un nouveau disque, j'aime pas avoir l'impression de l'avoir entendu avant, mais j'aime bien pouvoir fredonner les chansons après juste quelques écoutes. Une feignasse en somme, génération Y. Voilà, là on est pile dedans. Spanish Love Songs, c'est cette touche de différence par rapport à la masse de trucs que je peux écouter, et pourtant je suis dans mes pantoufles dès les premières secondes. C'est pas une question d'originalité ou pas de déjà vu, mais juste d'émotions. En ce moment j'ai besoin de cela.

Ah puis si tu veux de la musique, "Joana in five acts" c'est quand même le tube des tubes aussi. Après tu peux me demander ce que ça vaut en concert? Oui, ils ont joué à Anvers la semaine dernière, mais le destin a décidé que je ne verrais que 3 chansons. Je pourrais d'ailleurs écrire une chronique sur comment se faire chier à aller voir un groupe alors que la vie vous en veut un peu. Alors voila, sur 3 chansons, oui, c'était bien. Et le vinyle il est beau? Je sais pas, il était sold out. 

Bref, même mes infos en bois ne doivent pas t'empêcher d'écouter Schmaltz, parce qu'il est bien. Très bien.






vendredi 27 avril 2018

Not Scientists - Golden Staples




Avril 2018

Des fois, t'as des groupes qui sont cools, qui te font danser, ou bouger la tête en concert. Que tu connais parce que ce sont plus ou moins des copains de la (fameuse) scène, ou simplement dont tu te sens proche par la musique. Beaucoup s'en vont, comme nous l'as rappelé la récente publication de Monwo, ciblant 250 groupes qui ont contribué selon eux à la scène plus ou moins souterraine de France. Subjectif certes, mais à noter.

Et puis t'en as, ils passent un cran au dessus. Parce qu'ils sortent un album qui fait parler, parce qu'ils listent tous ces critères impalpables qui font que beaucoup admettrons que ca vaut le coup, que ca sort du lot. Ou parce que pour une fois un critique d'un blog a la con aime bien et ne trouve pas grand chose à redire. Bref.

C'est en quelque sorte ce qu'il pourrait se passer avec ce nouvel album de Not Scientists, Golden Staples. Oui oui, tout le monde connait, sait qui c'est, écoute, dans notre microcosme punk-rock, en particulier en France. Deux EPs bien ficelés, et surtout une tonne de concerts partout en Europe (et plus loin). Et si on me dit que ces centaines de dates ne peuvent pas forger un groupe et lui donner une identité, alors je dis FAUX.

Ce qu'il faut dire pour commencer, c'est qu'ils avaient déjà une bonne recette: du punk-rock tout droit, des guitares à peine saturées, une grosse section rythmique, et des choeurs à te faire hurler les plus sceptiques. On peut ajouter à ça cette experience: celle qui fait que tu arrives à trouver les combinaisons de riffs qui marchent, les bonnes lignes de chants, les breaks de caisse claire qui font mouche. Illustration? Mise en application a la perfection (lol) sur "perfect World", que j'ai bien dû écouter 50 fois de suite sans cesser de remuer la tête. Et puis aussi le reseau: ah oui, ce disque est enregistré par Santi Garcia, Saint-felui de guixiols, et ca sent le B-core, No More Lies et Vistalegre. La je dis VRAI. 

Mais dans cet album, il y a autre chose que des riffs tout droits, aussi efficaces soient-ils, et un son qui sonne bon le soleil espagnol. Il y a sussi une touche plus posée, plus pop, mais avec un accent vintage qui lui donne cette singularite. Tu sais un petit goût de surf, de rockabilly ("Sky On Fire"), ou de post-punk vitaminé ("Orientation")? Mais celui qui reste en fond, pour donner une teinte, pas pour te pourrir la bouche. Comme on est loin d'un monde parfait, javoue que j'ai un tout petit peu de mal parfois, mais c'est que j'ai besoin de m'habituer. Heureusement on alternene avec des chansons bien plus pêchues ("Paper Crown", "Dark Tornado") alors je suis aux anges.

Ce Golden Staples, je l'attendais et il répond nickel à mes attentes. Je l'aurais pensé un peu plus rapide, un peu plus festif, mais la route qu'à décidé de prendre Not Scientists me convient presque tout autant. 















lundi 26 mars 2018

les Mauvais Jours - S/T



Co-prod - Mars 2018
https://lesmauvaisjours.bandcamp.com/album/s-t


Eh ben dis donc, soit la scène punk-rock Française se porte carrément bien ces temps-ci, soit alors je suis bien intégré dans influences du moment (soit les gens font des disques pour me faire plaisir personnellement, oui j'aime le penser). Dans tous les cas, ça me fait bien plaisir de chroniquer tous ces disques, que ce soit Guerilla Poubelle récemment, Quitters, Heavy Heart, Traverse et d'autres (j'allonge la liste au fur et a mesure).


Et aujourd'hui, je veux parler des Mauvais Jours. D'une manière assez certaine, je ne suis pas un grand spécialiste des mauvais jours, même si comme tout le monde j'en connais certains. Apparemment, ils sont nés à Strasbourg, et font partie de cette ville ou l'on passe juste Another Five Minutes, souvent un peu Boring d'ailleurs. A part si on y a des copains, bien entendu et c'est exactement la partie de l'histoire que j'aime.

En plus, comme tu le sais, les Mauvais Jours sont souvent la où les attend le moins. On pense que l'on va crier sur la société, maudire son sort ou pleurer un peu sur sa vie, alors que finalement on pourrait avoir le droit de rigoler avec des copains, en mangeant une glace et en portant un tee-shirt marinière. Ils sont vraiment excellents.

*****

Bref, après cette blague de Mauvais goût, entrons dans les détails de cet album de punk-rock aux accents indie, avec des arpèges de guitare à te faire sautiller sur la pointe des pieds, et des choeurs à te faire sourire le plus difficile de tes beaux-parents. Tout de suite tu penses à Algernon Cadwallader, Tiny Moving Parts, ou bien sur à Sport. Tu as bon, et c'est pas l'ouverture de l'album "Dig" qui te fera penser le contraire.

Cet album, c'est donc le dash 3 en 1 du printemps: la fraîcheur des mélodies indie-punk, le chant intentionnellement un peux faux, et les breaks avec de joyeux arpèges qui s'entrecroisent. La fraîcheur aussi de l'enregistrement live, qui pour ma plus grande joie revient franchement à la mode. En clair, rien n'est parfait, mais tout est plus vivant. Pour le reste, je ne vais pas me mettre à genou pour faire l'éloge de chaque chanson de cet album en détail, ce serait exagérer. Car ce n'en est pas un, album de details. C'est un ensemble, cohérent, intéressant, dans un style dont on connaît tous les contours. Prenons simplement le plaisir de l'écouter tranquille,de penser à ses copains, et le tour sera joué. Essaye.

Au final, pour en connaitre un peu les protagonistes, cet album reflète parfaitement leur état d'esprit: sympa, enjoué. Je crois que je ça me donne juste envie de les passer avec eux, Les Mauvais Jours.   


















vendredi 2 mars 2018

Traverse - S/T

EDITO: BAM je suis pret le jour officiel de la release ! Pour une fois.



Co-prod, Mars 2018


Eh ben dis donc, soit la scène punk-rock Française se porte carrément bien ces temps-ci, soit alors je suis bien intégré dans influences du moment (soit les gens font des disques pour me faire plaisir personnellement, oui j'aime le penser). Dans tous les cas, ça me fait bien plaisir de chroniquer tous ces disques, que ce soit Guerilla Poubelle récemment, Quitters, Heavy Heart et d'autres (pardon pour ceux que j'oublie).

Et ce plaisir reste, car voilà un album attendu. Attendu, parce qu'il sent bon les plages de Floride, le punk-rock et les moments passés avec les copains. Cet album, c'est celui de Traverse, qui vient à point nommé après un premier EP super convaincant. Mais maintenant, pour entrer cet album dans la cool list des albums de cette année, il me faut plus qu'un parfum Gainesville punk-rock. En particulier, il faut respecter un certains nombres de critères (oui, j'ai décidé d'être organisé cette année). Une liste non-exhaustive est donnée ici:
 - Un artwork aguicheur (ouais je suis pas un gars facile oh)
 - Un ensemble cohérent mais pas monotone (un gars difficile ouais)
 - L'efficacité globale sans être trop cliché (à part si on est un cador du secteur)
 - LE tube (La vraie chanson qui te fais basculer vers le J'AIME )
 - LA chanson surprenante ("Ah tiens ils peuvent faire ça? Trop bien")

Alors ensemble, point par point, voyons comment l'album de Traverse va rentrer dans les cool 2018.

Un artwork aguicheur: ah quand je vois une belle pochette, ça me donne plus envie d'écouter le disque. Je suis un soumis au marketing et a la consommation de masse. Critère à la con? Oui, mais je voulais noter que l'artwork de cet album est simplement magnifique. Chapeau. 

Un ensemble cohérent mais pas monotone: du punk-rock aux accents indie, j'en suis le plus souvent friand. Mais pour déceler le bon du moins bon, j'aime écouter un disque cohérent, qui me fait osciller la tête, mais ou je n'ai pas l'impression d'écouter 10 fois la même chanson. Et c'est exactement ce que j'aime dans cet album. Je m'y retrouve, les chansons résonnent, et je ne me demande pas quand ça finit. C'est simple, ca passe tout seul.

L'efficacité globale: on ne va pas toujours faire le même blabla, à propos de "si la musique est originale ou pas", la réponse est en générale négative. Donc pour moi, le critère se déplace vers l'efficacité, c'est à dire "comment on aime ces chansons, alors qu'on en connaît tous les rouages". Parce que tout simplement y'a des idées meilleures que d'autres, des enchaînements aussi, et tout l'un ensemble qui s'intègrent mieux que d'autres, c'est comme ça. Et sur l'échelle de l'efficacité, je trouve cet album bien placé, et surtout plaisant à écouter.  

LE Tube: ah oui, facile, c'est "Asymptotes". Le refrain est d'une simplicité et d'une fraîcheur à t'en faire perdre le souffle en chantant les "Oh Ohhhh", des riffs bien efficaces, un passage un peu plus costaud, rien à dire de plus c'est impeccable. (Allez, il concourt avec "Situations", c'est vrai)

LA chanson surprenante: ça aussi, simple, c'est "La forme d'une ville", chantée en Français, qui apporte une vraie touche originale au disque. J'aime l'intention, j'aimerais que ça se fasse d'avantage, après tout passe notre temps à écouter des chansons en Américain, ils peuvent bien faire l'inverse. A quand "La Forme d'une ville" sue les plages de Californie?


Alors je vais t'épargner les autres points pour cette fois, je me doute que tu n'ai pas 3h30 pour lire cette chronique. Quoi qu'il en soit, je crois avoir fait passer mon message pour faire entrer Traverse dans les albums cools de 2018. J'ajouterai simplement une dernière chose: cet album, c'est du punk rock sans fioritures, sans j'me la pète, sans trop de prétention. Et finalement c'est ça que je veux écouter. Un truc bien fait, mais pas un truc surfait. Que d'éloges.






mardi 30 janvier 2018

Terrible Love - Doubt Minds




 Big Scary Monsters | Through Love records - Janvier 2018

Quitte à faire un premier article en 2018 (hors top de y'a 10 ans), autant parler de ce qui sera LE top 2018. Dès le mois de Janvier? Parfaitement monsieur/madame, mais la raison est la plus simple du monde: Terrible Love vient de sortir son second EP, Doubted Minds.

Si tu es mon ami(e) Facebook, tu le sais: statistiquement 70% de mes publications hors blog sont relatives à Terrible Love. Chaque nouvelle chanson, nouvel EP, je suis au taquet. Une vraie groupie. De quoi ruiner definitivement toute l'objectivité de cette chronique, s'il en restait un tantinet. (oui j'ai regardé dans le Larousse comment s'écrivait "tantinet"). Pourtant, je vais tenter de donner une explication plausible à tout cela, sans que tu te dises que tout n'est qu'une vulgaire mascarade.


Analyse de forme (si t'es plutot a admirer Neymar bien dribbler)

Avec Terrible Love, on parle aujourd'hui ce qui represente tout ce que j'aime dans le hardcore dit moderne, selon la terminologie sans fondements de ce blog. Ce style mis en avant par Modern Life Is War, Frameworks ou Goodtime Boys si tu veux. En gros ca veut dire que c'est rapide, urgent, mais aussi sans dégueuler partout. Son réfléchi, changements d'intensité, respiration entre deux gueulantes. Pour moi c'est tout bon.

Bon, c'est bien gentil, les images sont ce qu'elles sont, mais concretement ca veut dire quoi? Ecoutes cet EP pour t'en convaincre, c'est tout ce que je te demande. Maintenant qu'on a bien défini les critères, on peut y aller. "Doubt Mines", LE tube de cet EP, les a pratiquement tous. Intro rapide avec un chant éraillé, couplet urgent, refrain que tu peux hurler pour te calmer de cette vie parfois emmerdante, un grand oui. Le reste de cet EP n'est bien évidemment pas en reste, avec des chanons un peu plus contenue, comme le premier single "First Flowers". Mais toute l'intensité reste préservée, comme une explostion entre deux respirations.

Ensuite, pour la petite histoire, quand toi tu galères à trouver quelqu'un qui arrive à hurler 3 phrases justes dans un micro sans tomber dans le coma, Terrible Love a changé de chanteur entre deux EP sans vraiment qu'on y fasse attention. C'est fort. En plus maintenant, le mix entre le chant crié et parlé ("A Better Light") ajoute aussi un vrai plus, juste comme il faut.

Certes, la méthode est bien connue, on n'assiste pas comme par magie à l'émergence d'un hardcore tout neuf et tout beau. Mais la réalisation en elle-même, les idées, les enchaînements, c'est ce qui fait la différence, pour moi. Je suis d'accord, c'est très "produit", mais le son pour moi reste naturel. Rien n'est si orginial, mais tout est dans l'ordre.

Une révélation suivra dans la suite de cette chronique.

Analyse complementaire de fond (si t'es plutot a savoir le mieux entre 4-4-2 losange ou 4-4-2 a plat)


Allons un peu plus loin quand même. Comprendre pourquoi j'aime tant cet EP. Je vais essayer de faire vite.  

Le son est une vraie claque dans la gueule, a la fois ultra travaille mais sans tomber dans le surfait. La batterie me donne des frissons, et tu peux demander à qui est bien informé sur moi, c'est pas souvent. Cette caisse claire qui pop comme un paquet de Pringles, les toms bien graves, les cymbales un peu en retrait, c'est parfait. Désolé pour l'exposé, je vais envoyer ces quelques mots a Batterie magazine.

En fait, pour être totalement sincère, Terrible Love c'est le style de musique que j'ai envie de faire depuis des années. J'aurais aimé faire cet EP, et j'en aurais gardé 99%. Les paroles, le son, la musique, la production, tout.

Dans l'éternel debat, pragmatique contre romantique, les deux ont leurs vertues. Mais si, alors que l'on peut trouver des arguments objectifs pour dire que telle musiaue et comme si, comme cela (d'ailleurs je suis certain qu'il y a des codes qui nous entrent dans la mémoire), le romantisme reste le premier choix.  

Ah, Terrible Love, tu es le groupe que je n'aurais jamais eu. 








lundi 8 janvier 2018

Top 2007 !

Enfin on y est. L'aboutissement de ce blog, ou je peux enfin faire mon top de 10 ans avant sur des disques que j'ai vraiment écouté y'a 10 ans. Parce que 2007 oui, j'avais du punk-rock dans les oreilles. Alors ce coup-ci, je vais essayer de ne pas trop tricher, et de focaliser ce top sur des disques que j'écoute encore maintenant (même si je vais tricher un peu). En y regardant de près c'est vraiment, vraiment punk rock roulette (un poil démodé parfois) et un peu hardcore rock'n'roll comme on en fait plus (aussi pour des bonnes raisons). Mais faut bien refléter l'époque.

Bon y'a pas mal de choses, c'est un peu mélangé, mais ça f'ra. Allez on y va.

THE WORLD, 'MERICA

Young Livers - The New Drop Era

 

Il y a toujours des groupes plus ou moins connus, et des groupes plus ou moins respectés. Young Livers, sur ces deux échelles, sont plutot moyens pour la notoriété, mais plutôt haut pour le respect. Pour moi, ce groupe est l'un des meilleurs que j'ai écouté dans le fameux Gainesville Punk-rock, je peux pas dire mieux. Un des premiers, et c'est ce genre de disque qui te reste gravé pour longtemps. Deux excellents albums, dont ce premier, The New Drop Era, sorti chez No Idea. 21 minutes, du punk rock des familles et puis rideau. Vous appelez ça un album ? Oui, et c'est pas la longueur qui compte on t'as déjà dit. Propre, efficace, changements de rythme et mélodies impeccables. Non mais "Means Of Buogancy", ca te parles pas?  De toute facon, même pas le temps d'émettre le moindre doute sur le ''est ce que ce sont les nouveaux Hot Water Music?" On s'en fout. Tu veux qu'on parle de mes références, en voilà une. Je suis un garcon simple (parfois).  


A Wilhelm Scream - Career Suicide


En 2007, la roulette est toujours pas mal d'actualité. Une bonne tripotée d'albums dont on ne se souviens pas toujours, je te l'accorde, mais celui-là surement que si. Car 2007, c'est l'apogée de la carrière de A Wilhelm Scream, avec le très célèbre Career Suicide. Ce disque, c'est un sommet du punk-rock mélodique technique que d'habitude j'aime pas trop, à vrai dire. De la roulette et des solos de guitare à l'américaine, façon tee-shirt de basket et canette de red bull. Pourtant cet album m'a fait un sacré effet, parce qu'il est aussi fun et particulièrement efficace. S'il ne fallait en retenir qu'un, de ces disques repésentatifs des kékés ricains qui font des solos de basse, du tapping et de la roulette sans interruption dans les morceaux pop-punk, alors prenons celui-là. Je te mets au défi, tu vas te rappeler direct des premiers "Oh Oh" de These Dead Streets en un instant. Ouais, tu l'as dans la tête, me remercies pas c'est pour moi.   

The Gaslight Anthem  - Sink or Swim


Bizarrement, si j'avais eu à classer les album de The Gaslight Anthem, je ne suis même pas sur que j'aurais mis Sink or Swim sur le podium, sans y réfléchir trop. "The '59 Sound en 1, là c'est sur. American Slang en 2 ? allez go. Et en 3eme? Handwritten? Non, faut que je réécoute Sink or Swim. "
Heureusement que des fois je réfléchis, parce qu'en le réécoutant une fois je me suis rendu compte que je le connaissais presque à fond. Alors oui, il ne ravira pas la place de The '59 Sound (rdv l'année prochaine pour ça), mais il peut arriver juste derrière. Parce que c'est l'album qui les a fait connaitre, dans ce style indie rock vintage, dans la voix si spéciale de Brian Fallon, et dans le fait que ce groupe puisse éclore dans "la scène punk-rock" en priorité cer c'est là qu'on trouve les vraies influences (si,si). Un disque à réécouter avec grand plaisir en tout cas car il a tout du vrai Gaslight ANthem que j'aime, avec un son plus épuré, et surtout il fait partie de ces albums du début où tu peux reconnaitre les plans de batterie entre 1000. I Coul'da Been a Contender, Wooderson, 1930 les chansons s'enchaînent entre punk-rock et ballades, mais le plaisir reste. All right all right...

Mais aussi:
- Modern Life Is War - Midnight in America (BIEN ENTENDU)
- Comeback Kid - Broadcasting (Pas mieux que Wake The Dead, mais qui vaut le coup aussi)
- ...

FOLK - FOLK - FOLK (NEW CATEGORY 2017)


Bon Iver - For Emma Forever Ago




Ouuuuuu là tout de suite on sent de l'emotion. Il y a des disques qui touchent vraiment une corde sensible et celui-là en fait partie. Pour tout dire, je n'ai pas pu écouter cet album pendant longtemps parce qu'il me rappelait des souvenirs qui ont été parfaitements décrits dans la chanson The Brighter Shades of Times de Quitters cette année (ici), et dans 15000 autres chansons d'ailleurs. Mais bon, le temps passe et je peux à nouveau apprécier le premier album de Bon Iver, For Emma Forever Ago, qui contient des perles de folk intimiste, que j'associent encore à une ballade en bagnole sur une route Américaine qui ondule dans le désert, au petit matin. Tu viens de prendre un grand café à la station service, offert par la maison. Tu vas vers la découverte et puis il te faut une bande son. Elle est là. Peut pas dire mieux, ce disque me remémore tellement de choses, c'est pas facile à décrire. Un des plus beaux albums de folk que j'ai écouté dans ma vie.


Mais aussi:
Chuck Ragan - Feast or Famine: est ce que j'ai besoin de décrire cet album? NON. Surement le meilleur de Chuck Ragan, qui est presque l'équivalent de Dieu. Des chansons magnifiques et puis c'est tout.





Europe (well, UK)

Gallows - Orchestra of Wolves


Je sais, techniquement cet album est sorti en 2006. Mais, on l'as écouté (moi le premier) surtout en 2007. Gallows, Orchestra of Wolves. Et puis, si tu suis ce blog, t'as bien dû remarquer que je l'avais oublié l'année dernière dans mon top (merci de me l'avoir dit hein). Et comme c'est vraiment un des albums fondateurs de ce qui m'as fait aimer la musique que j'aime aujourd'hui, il est là. L'affront est lavé. Et pour tout dire, aujourd'hui encore cet album est une sacré rouste, voici quelques exemples. Le son, qui fait à la fois un peu cheap mais qui donne une vraie identité à cette musique. La violence des riffs, le côté tellement direct qui te mets un coud'poing à travers la gueule ("Just Because You Sleep Next to Me Doesn't Mean You're Safe"). Cette rage qui sort de la voix de Frank Carter, qui te donne l'impression qu'il veut tuer tout le monde. La liste des chansons dont on se rappelle encore les moindres détails, avec un enchainement sans temps morts ("Abandon Ship, In the Belly of a Shark, Orchestra of Wolves "). J'en aurais d'autres à raconter, mais je suis déjà K.O.

The Ghost of a Thousand - This is Where the Fight Begins


Tu t'en rappelles de cette vague hardcore aux accents parfois rock'n'roll venue d'Angleterre, qui a déferlé sur toi dans la fin des années 2000? Gallows, Blackhole, The Plight, et bien sur The Ghost of a Thousand. Je sais pas bien si faut en être fier mais bon j'ai écouté pas mal ce genre à ce moment-là et il fallait le refléter ici. This is Where the Fight Begins est donc le premier des deux albums du groupe. Niveau musique on est dans le hardcore bien direct, qui tourne un peu vers le rock'n'roll mais aussi et surtout vers Refused. Cet album sonne plus rugueux que le suivant, et c'est ce qui fait sa force. Il reste ce vrai côté hardcore de papa, efficace et bien lourd avec le chant crié. Et puis cet aspect r'n'r au milleu, avec du chant parlé, des riffs ultra basiques et des petits solos de guitare. Ca donne un aspect plutôt singluier à l'ensemble au final. Mais autour, pas trop de chichis, ou de son surfait (comme c'est un peu le cas sur leur album d'après, rétrospectivement). C'est plutôt cash et ça va au bout, même si j'ai l'impression de le survendre un peu. En tout cas, ce que j'écoutais en 2007, c'était bien à peu près ça.




FRANCE

RAVI - Wreck The Compass



(Spoiler: je ne parlerai pas du disque) Si vous vous demandez comment j'ai atteri dans le groupe Stetson! de Clermont-Ferrand (je sais que tu t'ai jamais posé la question mais tant pis), la raison tient en une phrase: le concert de RAVI, au Raymond Bar, avec Stetson! qui jouait en premier. Pourtant, les éléments n'ont pas été vraiment favorables. D'abord, le concert de Stetson! avait été marqué par l'irruption d'un chanteur-punk-a-chien qui savait pas trop les paroles mais qui voulait bien faire chier, kické impeccablement de la scène après quelques couplets. Ensuite, des cordes de guitares pêtées qui auront eu raison des dernières chansons du set. Bizarrement, ca m'as pas empêché de rentrer dans le groupe et de rencontrer des meilleurs copains. Enfin surtout, ce jour-là, y'avais RAVI qui jouait, et c'est la première révélation de punk-rock Française que j'ai pris dans la gueule. Voilà en partie pourquoi j'écoute ce que j'écoute aujourd'hui. Parce que RAVI m'as marqué, parce que Stetson m'as impregné. Wreck The Compass, l'album de RAVI sorti en 2007, est d'ailleurs un des premiers disques de groupe Français que j'ai eu (après LUKE et DEPORTIVO, si tu veux tout savoir). Du vrai punk-rock à la sauce Gainesville, avec ses choeurs toujours parfaits, ses mélodies incisives, et ses bons souvenirs qui remontent quand je l'écoute. Merci RAVI.


The Twisted Minds - Neo Dogmas



Puisqu'on est dans les souvenirs, restons-y. Je ne sais pas si cet album a été marquant pour vous, mais pour moi oui, un peu. Un des premiers concerts punk-rock que j'ai vu hors de mes bases Clermontoises, et qui a engendré une amitie depuis sans failles avec mes presques grands freres à chapeau, c'est un concert de The Twisted Minds à Nice. Un week-end génial, une soirée sur les hauteurs, parfait. Réecouter cet album aujourd'hui reste un vrai plaisir, il est même dans la voiture de ma maman comme ça je peux l'écouter quand je rentre. Alors oui c'est très Propagandhi dans l'âme mais j'ai l'impression que c'était assumé (d'après les conversations qu'on a eu à l'époque). 10 ans après, ça reste quand même pas mal d'actualité, le son a été bien travaillé, les paroles pas niaises pour un sou, et le reste à la hauteur.



Mais aussi: 

 - M-sixteen - ST: hahaaaaaaaaaaa je suis sur que tu t'en rappelles de cet album. Un des plus beaux one-shot qu'on ai vu, avec un son tellement soigné, tellement gros, tellement parfait pour un groupe qui au final n'a pas duré tant que ça. Mais ces sessions de roulettes restent mémorables.

 - Down To Earth: Room for the Three of us: ca aussi je l'ai écouté pas mal. Un mélange de rock, d'un peu d'Emo nineties, de punk-rock et vous avez le tout. Ca s'écoute toujours bien d'ailleurs   








mardi 12 décembre 2017

Julien Baker - Turn Out the Lights




Edito: je préfère te prévenir, cette chronique va sonner comme une déclaration d'amour. Comme celle de Nadine par exemple, une groupie de Patrick Bruel, qui lui a envoyé une lettre avec sa culotte dedans après la sortie de l'album Alors Regarde en 1989. Et bien sur qu'elle était à son concert en 1990 à Paris. Bien sur. Nadine, aujourd'hui je peux te le dire, je te comprends.


Matador - Octobre 2017



Alors non, ne me faites pas faire ce que je n'ai pas fait. Non, je n'ai pas encore envoyé de lettre (encore moins avec ma culotte dedans) à Julien Baker, mais je suis devenu un genre de groupie, je veux bien l'avouer. Et bien sur que j'étais à son concert il y a quelques semaines à Bruxelles. Bien sur. Pour faire court, j'ai été transporté.

Je veux dire, c'est d'autant plus fou que je m'y attendais, j'avais même prévu d'y aller tout seul exprès pour verser une larme et tout. Même si en vrai c'était une excuse bidon parce que j'avais pas d'amis pour y aller avec moi (du moins il y a 6 mois quand les places de concert se sont arrachées). Mais les émotions, c'est inexplicable, même si c'est souvent prévisible. Je n'ai pas versé de larmes mais j'ai quand même été carrement embué. Un moment rare à un concert.

Alors comme une évidence, j'ai acheté son nouvel album, Turn out the lights, et c'est bien l'une des premières fois dans une chronique où je peux mettre un 10/10. FA-CILE.

Pour tout dire, j'avais un peu peur de cet album avant de l'écouter. Parce qu'il est la suite d'un premier album à couper le souffle, avec une voix magique et une instrumentation qui est la définition même du minimalisme. Une athmosphère vraiment particulière qui pour moi avait été une veritable claque. J'avais peur qu'avec l'évolution, avec plus de moyens, avec aussi un peu plus de notoriété, même si c'est assez relatif, la donne allait changer. Heureusement non, et ''Appointments'', le premier single, en est l'exemple parfait.

Certes, l'instrumentation est plus travaillée, il y a maintenant du piano, plusieurs voix, mais l'esprit reste identique. Extrêmement fragile, mais simplement beau. Je ne vais pas faire un listing de toutes les chansons et les encenser une par une, mais je vais m'attarder sur les plus simples. Celles sur lesquelles une guitare suffit, en plus de cette voix tellement envoutante. "Happy to Be Here" mais surtout "Even". Ces suites d'accord, on les a entendu des centaines de fois, dans un ordre ou dans un autre, dans un style ou dans un autre. Mais là, ils prennent en moi une résonnance particulière, sans que je puisse vraiment l'exprimer.

Alors si tu écoutes les paroles, c'est triste, difficile de dire le contraire. C'est même incroyablement triste. Pourtant cette voix est lumineuse, et le contraste est saisissant.

Voila Julien. Je ne vais pas t'envoyer d'autre lettre, et je ne sais pas ce qu'ils se passerait si on se rencontrait pour de vrai. Pourtant si c'etait le cas je n'aurais qu'une chose à te dire: Bravo.